Trop d'entreprises n'investissent pas suffisamment dans la maintenance de leurs équipements, et ignorer les problèmes de maintenance ne fait pas disparaître les problèmes.
« Selon les principaux producteurs de granulats, la main d'œuvre de réparation et d'entretien représente en moyenne 30 à 35 % des coûts d'exploitation directs », explique Erik Schmidt, responsable du développement des ressources chez Johnson Crushers International, Inc. « C'est un facteur assez important dans les frais généraux de cet équipement.
La maintenance est souvent l'une des choses qui est supprimée, mais un programme de maintenance sous-financé coûtera beaucoup d'argent aux opérations à long terme.
Il existe trois approches de maintenance : réactive, préventive et prédictive. Reactive consiste à réparer quelque chose qui a échoué. La maintenance préventive est souvent considérée comme inutile, mais elle minimise les temps d'arrêt car la machine est réparée avant la panne. Prédictif signifie utiliser les données historiques sur la durée de vie pour déterminer quand une machine risque de tomber en panne, puis prendre les mesures nécessaires pour résoudre le problème avant que la panne ne se produise.
Pour éviter les pannes de machines, Schmidt propose des conseils sur les concasseurs à percussion à arbre horizontal (HSI) et les concasseurs à cône.
Effectuer des inspections visuelles quotidiennes
Selon Schmidt, les inspections visuelles quotidiennes permettront de détecter une grande majorité de pannes imminentes qui pourraient coûter cher aux opérations en temps d'arrêt inutiles et évitables. «C'est pourquoi il figure en tête de ma liste de conseils pour l'entretien des concasseurs», explique Schmidt.
Les inspections visuelles quotidiennes des concasseurs HSI comprennent la surveillance des principales pièces d'usure du concasseur, telles que le rotor et les chemises, ainsi que des éléments de référence, tels que les temps d'arrêt en roue libre et la consommation d'ampérage.
«Le manque d'inspections quotidiennes est bien plus fréquent que ce que l'on voudrait admettre», déclare Schmidt. « Si vous entrez chaque jour dans la chambre de concassage et recherchez les blocages, les accumulations de matériaux et l'usure, vous pouvez éviter les pannes en identifiant dès aujourd'hui les problèmes futurs. Et si vous travaillez dans un matériau très humide, collant ou argileux, vous constaterez peut-être que vous devrez y entrer plus d'une fois par jour.
Les inspections visuelles sont cruciales. Dans le cas où le convoyeur situé sous un concasseur à cône cale, le matériau s'accumule à l'intérieur de la chambre de concassage et finit par bloquer le concasseur. Des matériaux peuvent rester coincés à l’intérieur et ne peuvent être vus.
"Personne ne rampe à l'intérieur pour voir qu'il est toujours bloqué à l'intérieur du cône", explique Schmit. « Ensuite, une fois le convoyeur de déchargement remis en marche, ils démarrent le concasseur. C’est absolument la mauvaise chose à faire. Verrouillez et étiquetez, puis entrez et regardez, car le matériau peut facilement bloquer les chambres, provoquant une usure excessive et même des dommages subséquents au mécanisme anti-rotation ou aux composants internes associés.
N'abusez pas de vos machines
Pousser les machines au-delà de leurs limites ou les utiliser pour l'application pour laquelle elles ne sont pas conçues ou en négligeant de prendre certaines mesures sont des formes d'abus de la machine. « Toutes les machines, quel que soit le fabricant, ont des limites. Si vous les poussez au-delà de leurs limites, c'est de l'abus », déclare Schmidt.
Dans les concasseurs à cône, une forme courante d'abus est le flotteur à bol. « Également appelé rebond d’anneau ou mouvement du cadre supérieur. C'est le système de décharge de la machine qui est conçu pour permettre aux matières non écrasables de passer à travers la machine, mais si vous surmontez continuellement les pressions de décharge dues à l'application, cela risque d'endommager le siège et d'autres composants internes. C'est un signe d'abus et le résultat final est des temps d'arrêt et des réparations coûteux », explique Schmidt.
Pour éviter le flottement du bol, Schmidt vous recommande de vérifier le matériau d'alimentation entrant dans le broyeur, mais de garder le starter du broyeur alimenté. « Il se peut qu'il y ait trop de fines dans le concasseur, ce qui signifie que vous avez un problème de criblage et non de broyage », dit-il. "En outre, vous souhaitez étouffer l'alimentation du concasseur pour obtenir des taux de production maximaux et un broyage à 360 degrés." N'alimentez pas le broyeur au goutte-à-goutte ; cela entraînera une usure inégale des composants, des tailles de produits plus irrégulières et une production moindre. Un opérateur inexpérimenté réduira souvent la vitesse d'avance plutôt que d'ouvrir simplement le réglage du côté fermé.
Pour HSI, Schmidt recommande de fournir une alimentation bien calibrée au concasseur, car cela maximisera la production tout en minimisant les coûts, et de préparer correctement l'alimentation lors du concassage du béton recyclé avec de l'acier, car cela réduira le colmatage de la chambre et la rupture des barres de soufflage. Le non-respect de certaines précautions lors de l’utilisation du matériel est abusif.
Utilisez des liquides corrects et propres
Utilisez toujours les liquides prescrits par le fabricant et vérifiez leurs directives si vous prévoyez d'utiliser autre chose que ce qui est spécifié. « Soyez prudent lorsque vous modifiez la viscosité de l'huile. Cela modifierait également l'indice de pression extrême (EP) de l'huile et pourrait ne pas fonctionner de la même manière sur votre machine », explique Schmidt.
Schmidt prévient également que les huiles en vrac ne sont souvent pas aussi propres que vous le pensez et vous recommande de faire analyser votre huile. Envisagez la pré-filtration à chaque point de transition ou de service
Des contaminants tels que la saleté et l'eau peuvent également pénétrer dans le carburant, soit pendant le stockage, soit lors du remplissage de la machine. «L'époque du seau ouvert est révolue», déclare Schmidt. Désormais, tous les fluides doivent rester propres et beaucoup plus de précautions sont prises pour éviter toute contamination.
« Les moteurs Tier 3 et Tier 4 utilisent un système d'injection haute pression et, si de la saleté pénètre dans le système, vous l'effacez. Vous finirez par remplacer les pompes d'injection de la machine et éventuellement tous les autres composants de la rampe d'injection du système », explique Schmidt.
Une mauvaise application augmente les problèmes de maintenance
Selon Schmidt, une mauvaise application entraîne de nombreuses réparations et pannes. « Regardez ce qui se passe et ce que vous en attendez. Quel est le matériau d'alimentation de plus grande taille entrant dans la machine et le réglage du côté fermé de la machine ? Cela vous donne le rapport de réduction de la machine », explique Schmidt.
Sur les HSI, Schmidt recommande de ne pas dépasser un rapport de réduction de 12:1 à 18:1. Des taux de réduction excessifs réduisent les taux de production et raccourcissent la durée de vie du concasseur.
Si vous dépassez ce pour quoi un concasseur HSI ou à cône est conçu dans sa configuration, vous pouvez vous attendre à réduire la durée de vie de certains composants, car vous exercez des contraintes sur des parties de la machine qui n'ont pas été conçues pour supporter ces contraintes.
Une mauvaise application peut entraîner une usure inégale du revêtement. "Si le concasseur s'use en bas ou en haut de la chambre, vous allez avoir des poches ou un crochet, et cela va provoquer une surcharge, soit une consommation d'ampli élevée, soit un flottement du bol." Cela aura un effet négatif sur les performances et entraînera des dommages à long terme aux composants.
Données de référence sur les machines clés
Connaître les conditions de fonctionnement normales ou moyennes d’une machine fait partie intégrante de la surveillance de son état de santé. Après tout, vous ne pouvez pas savoir quand une machine fonctionne en dehors des conditions de fonctionnement normales ou moyennes à moins de connaître ces conditions.
« Si vous tenez un journal de bord, les données de performance opérationnelle à long terme créeront une tendance et toute donnée aberrante par rapport à cette tendance pourrait être un indicateur que quelque chose ne va pas », explique Schmidt. « Vous pourrez peut-être prédire quand une machine va tomber en panne. »
Une fois que vous aurez enregistré suffisamment de données, vous pourrez voir les tendances des données. Une fois que vous avez pris conscience des tendances, des mesures peuvent être prises pour vous assurer qu'elles ne créent pas de temps d'arrêt imprévus. « Quels sont les temps d'arrêt de vos machines ? » demande Schmidt. « Combien de temps faut-il avant que le broyeur s'arrête après avoir appuyé sur le bouton d'arrêt ? Normalement, cela prend par exemple 72 secondes ; aujourd'hui, cela a pris 20 secondes. Qu'est-ce que ça te dit ?
En surveillant ces indicateurs ainsi que d'autres indicateurs potentiels de l'état de la machine, vous pouvez identifier les problèmes plus tôt, avant que l'équipement ne tombe en panne pendant la production, et la maintenance peut être programmée à une période qui vous coûtera peu de temps d'arrêt. L’analyse comparative est essentielle à l’exécution de la maintenance prédictive.
Mieux vaut prévenir que guérir. Les réparations et l’entretien peuvent être coûteux, mais, compte tenu de tous les problèmes potentiels qui pourraient découler du fait de ne pas les résoudre, c’est l’option la moins coûteuse.
Heure de publication : 09 novembre 2023